Il était une fois, dans une salle de concert prestigieuse, un orchestre symphonique renommé qui s'apprêtait à jouer "Le Carnaval des animaux" de Saint-Saëns. Le premier violon, un virtuose imbu de lui-même, avait passé des semaines à perfectionner son interprétation du célèbre "Cygne".
Le soir de la représentation, notre ami le violoniste s'élança dans son solo, convaincu qu'il allait éblouir l'audience. Mais au moment le plus délicat du morceau, un canard égaré - probablement attiré par l'odeur du lac artificiel installé sur scène pour l'ambiance - fit irruption en plein milieu de l'orchestre.
Le volatile, visiblement mélomane, se mit à cancaner en rythme avec la musique. L'audience, d'abord surprise, éclata de rire. Le chef d'orchestre, un brin désemparé, tenta de garder son sérieux tandis que le premier violon virait au rouge écarlate.
Le lendemain, les critiques ne parlaient que de ça. "Une interprétation rafraîchissante", "Un duo homme-canard inattendu mais brillant", pouvait-on lire. Le canard fut invité sur tous les plateaux de télévision, tandis que notre pauvre violoniste ruminait sa défaite dans les coulisses.
Moralité : dans le monde de la musique classique, parfois il vaut mieux être un canard chanceux qu'un virtuose malchanceux. Et n'oubliez pas, chers mélomanes : quand la vie vous donne des canards, faites-en un concert.
Le CRRR de Reims, ce temple de la musique où même les murs semblent fredonner. Mardi soir, le Trio Johannes nous a offert un voyage musical aussi varié qu'une boîte de chocolats de lego.
Commençons par l'opus 120 de G. Fauré, version clarinette, un choix audacieux. Notre clarinettiste, visiblement, a pris ce morceau comme un échauffement.
Puis vint le plat de résistance contemporain : le Trio Lirico de Nicolas Bacri. Une œuvre aussi dense qu'une potée champenoise, mais heureusement plus digeste. Le public a semblé conquis. Peut-être ont-ils apprécié de pouvoir écouter une pièce contemporaine sans avoir besoin d'un décodeur ou d'une boussole.
Pour le dessert, Brahms et son trio. Ah, Brahms, ce vieux romantique ! Malheureusement, notre Trio Johannes a décidé de jouer la carte de la sagesse. C'était du Brahms en pantoufles, du romantisme allemand version tisane de camomille. On aurait presque pu entendre les musiciens chuchoter "Doucement, ne réveillons pas le public" entre deux mouvements.
Néanmoins, ne soyons pas trop durs. Peut-être que le Trio Johannes essayait simplement de nous montrer que même Brahms avait ses moments zen.
En fin de compte, ce fut une soirée pleine de surprises, comme une boîte de chocolats musicaux où l'on ne sait jamais sur quelle saveur on va tomber. Du Fauré épicé au Brahms édulcoré, en passant par le Bacri intense, il y en avait pour tous les goûts.
Les musiciens :
Dominique VIDAL, clarinette
Véronique MARIN, violoncelle
Emmanuelle MORIAT, piano
Ah, hier soir au conservatoire de Reims, l'ADAC Saison de concerts à Reims a daigné ouvrir sa saison avec, tenez-vous bien, un concert de jazz. Oui, du jazz, mes amis... une entorse à leurs habitudes bien policées. Ce fut "Jazz in Harlem", un clin d'œil faussement vintage, comme si l'on osait croire que l'esprit de Basie ou d'Ellington pouvait s'incarner entre ces murs feutrés.
Cinq musiciens, certes talentueux, nous ont offert 75 minutes d’un jazz, comment dire... impeccable, propre, trop propre même. Les amateurs de classicisme y ont sans doute trouvé leur compte, bercés par des harmonies sans surprise. Mais pour ma part, j’espérais un brin de folie, un éclat de liberté, quelque chose qui me sortirait de ma douce torpeur. Hélas, ce beau quintet a préféré rester bien sage, et moi, je suis resté sur ma faim.
Je dois tout de même accorder un compliment bien mérité : la sonorisation, orchestrée par un technicien du conservatoire de Reims, frôlait la perfection. Chaque note, chaque nuance, chaque souffle de cuivre et de bois était magnifié avec une clarté et une précision exemplaires.
Enfin, rendez-vous la semaine prochaine pour des "choses plus sérieuses", paraît-il... avec Gabriel Fauré et Johannes Brahms. Mais là encore, faut-il vraiment s'attendre à quelque chose de plus transcendant ? Je vous laisse juges.
Les musiciens :
Aurélien HOLL, guitare, direction artistique
Guillaume GUEDIN,saxophones
Mathias NEISS, batterie
Hugo BARRE, contrebasse
Jean-Christian Le COZ, piano
Ah, mon cher, laissez-moi vous conter cette escapade sonore qui m'a transporté, moi, vieux barbon désabusé, dans les méandres d'un week-end musical dont la réminiscence me hante encore en ce morne mardi.
Figurez-vous que je me suis offert le luxe, que dis-je, l'extravagance, de m'entourer d'un système HiFi qui ferait pâlir d'envie les anges eux-mêmes. Petit par la taille, certes, mais titanesque par l'ambition. Le B.audio Alpha One, ce bijou alsacien conçu par ces malins Bermann, trône désormais dans mon modeste salon de 20 m², marié aux graciles colonnes Lawrence Audio Dove.
Pendant deux jours, j'ai plongé corps et âme dans un océan musical, m'abreuvant sans retenue de plus de 12 heures d'écoute attentive. Du violon solo de J.S. Bach, austère et majestueux, à la débauche sonore de la Turangalîla de Messiaen, en passant par les improvisations de Jarrett et les envolées de Miles Davis, sans oublier ce diablotin finlandais d'Iiro Rantala, chaque note était une révélation.
Ce système, loin d'être un doux rêveur romantique, est un implacable témoin de la réalité sonore. Violon, piano, clarinette, hautbois, trompette - tous rendus avec une fidélité à faire pleurer un luthier. Et dire que j'étais encore sobre ! Imaginez donc l'expérience après quelques flûtes de notre divin nectar champenois...
Non, mes amis, point de défaut à l'horizon. C'est le Graal audiophile, l'Eldorado des mélomanes, loin des sentiers battus d'un marketing qui nous fait trop souvent préférer l'étiquette au contenu de la bouteille.
Voilà, je vous livre ici cette modeste épître, témoignage de mon euphorie face à ce prodige sonore. Un système qui, j'ose le dire, réconcilierait même un sourd avec la musique. Et maintenant, si vous le permettez, je vais retourner à mes écoutes. La journée est encore jeune, et Bach m'appelle.
Système audio écouté :
Amplificateur : B.audio Alpha One (amplificateur intégré, stremer et DAC)
Enceintes acoustiques : Lawrence Audio Dove
Câble réseaux : AudioQuest Diamond
Câble secteur : Dilixaudio
câbles enceintes : AlbedoSilver Monolith
Frank Zappa : Jazz From Hell
Artistes principaux : Frank Zappa
Paru le 15/11/1986 , EMI
Genre : Rock, Fusion (?)
Note Technique : 10/10
Lien Qobuz : Jazz From Hell
Malgré les récentes allégations d'un détracteur de mauvaise foi (me semble t'il), qui a affirmé que mes tests n'ont aucune valeur en raison de mes activités commerciales, je réaffirme avec conviction l'intégrité de ma démarche. Bien loin de céder aux sirènes trompeuses de la publicité et du mercantilisme qui séduisent pourtant nombre des intervenants dans les médias (je les comprend, il faut bien vivre), je demeure fidèle à ma vocation première : transmettre avec ferveur l'ardeur qui m'anime pour la musique et guider les mélomanes et audiophiles dans leur quête incessante du son parfait.
En effet, c'est il y a près d'un quart de siècle maintenant que j'ai fait le choix d'abandonner toute ambition professionnelle conventionnelle pour me consacrer pleinement à cette passion qui me charme depuis mon plus jeune âge. Loin de me laisser abuser par les artifices tape-à-l'œil de l'industrie du home-cinéma, qui séduisaient pourtant tant de consommateurs, je me suis alors résolument lancé dans l'aventure de la vente de matériel haute-fidélité, bien décidé à offrir à ma clientèle une expérience d'écoute authentique, nourrie de mes propres découvertes, de mon savoir accumulé au fil des années et de mon expertise musicale aiguisée.
Car pour moi, la qualité d'un produit audio ne saurait se résumer à ses seules caractéristiques techniques, si impressionnantes soient-elles sur le papier. C'est avant tout à l'aune de ses qualités musicales, révélées par une écoute attentive et experte, qu'un composant HiFi mérite véritablement d'être distingué et recommandé. Aussi prends-je soin de soumettre chaque nouvelle référence à un minutieux processus de rodage et d'évaluation approfondie, afin d'en cerner avec la plus grande justesse les subtilités sonores, avant de me lancer dans la rédaction d'un test détaillé destiné à éclairer mes lecteurs intéressés (je l'espère).
Loin de viser un quelconque profit à court terme, ces tests constituent pour moi un véritable plaisir, une manière de partager les joies intenses de l'écoute musicale dans un esprit de sincérité et d'indépendance totale. Bien que parfaitement conscient des limites de leur impact commercial réel, je persiste inlassablement dans cette voie, animé par ma seule soif de transmettre mon savoir et ma passion, dans un monde de l'audio haute-fidélité où l'authenticité et le dévouement semblent parfois faire cruellement défaut.
A qui et à quoi servent les tests que je rédige ?
Je les écris pour les mélomanes curieux, ceux qui cherchent à découvrir de nouveaux produits et à se forger une opinion. Bien sûr, le distributeur (et le fabricant) en bénéficie aussi, mais il n'en a jamais la reconnaissance qu'il mériterait. C'est le prix à payer pour assouvir ma passion.
Car ces tests ne me rapporteront pas d'argent. Je le sais pertinemment. Ils ne feront pas vendre des produits à grande échelle. Pourtant, j'y prends un immense plaisir. Le week-end, tranquillement installé dans mon salon, je me laisse bercer par la musique tout en rédigeant ces chroniques. C'est une véritable tranche de vie, une fenêtre ouverte sur près de quinze années de passion.
Oui, ces tests sont un acte d'amour pour la musique, un moyen de partager mes découvertes avec d'autres mélomanes. Et même si cela ne me rapporte pas financièrement, je continuerai à les écrire, car c'est ma manière de vivre ma passion au quotidien.
Manfred Mann's Earth Band : The Roaring Silence
Artistes principaux : Manfred Mann, Chris Thompson...
Paru le 27/08/1976 , Creature Music
Genre : Rock Progressif (?)
Note Technique : 7/10
Lien Qobuz : The Roaring Silence
Messiaen : Visions de l' Amen
Artistes principaux : Katia et Marielle Labèque
Paru en 1969, Erato
Genre : Classique Contemporain
Note Technique : 7/10
Lien Qobuz : Missiaen Visions de l'Amen
Franck : Sonate pour piano et violon - Brahms : Sonate pour piano et cor
Artistes principaux : Vladimir Ashkenazy, Itzhak Perlman, Barry Tuckwell
Paru en 1969, DECCA
Genre : Classique
Note Technique : 8/10
Lien Qobuz : Sonate de Franck
Lalo, Edouard : Symphonie Espagnole
Artistes principaux : Itzhak Perlman Orchestre de Paris Daniel Barenboim
Paru en 1981, Deutsche Grammophon (DG)
Genre : Classique
Note Technique : 8/10
Lien Qobuz : Edouard Lalo