Opus 51 - Filtrer les éléments par date : vendredi, 20 juin 2025

Dans le petit monde de l’amplification pro, où l’on parle plus souvent en kiloWatts qu’en nuances de timbre, mc² audio s’est taillée une réputation de costaud élégant. Fondée au début des années 1990 dans le sud-ouest de l’Angleterre, cette marque a tout de suite choisi le camp du sérieux : pas de marketing tapageur, pas de chrome inutile, mais une obsession toute britannique pour la rigueur, la stabilité et la fiabilité.

Ses fondateurs, Terry Clarke et Ian McCarthy, venaient de chez Klark Teknik et Turbosound — autant dire qu’ils savaient souder droit. Ensemble, ils ont conçu des amplificateurs destinés aux environnements exigeants : tournées rock à décibels sans vergogne, théâtres pointilleux, studios professionnels, et autres lieux où le silence est d’or... jusqu’au premier downbeat.

Mais derrière leur façade sobre, les amplis mc² audio cachent une finesse insoupçonnée. Alimentations généreuses, circuits symétriques, topologies de qualité audiophile : tout y est pour faire rougir un ampli Hi-Fi domestique.
De là à penser qu’on pourrait détourner un T1000 de son destin de guerrier de scène pour en faire un moine zen du salon ?
C’est exactement ce que nous avons tenté.

Publié dans Côté Tests

Mercredi matin. 6 heures. Le soleil, téméraire, vient déjà pointer le bout de son nez à travers les stores, effleurant d’un rayon tiède mon mug de Nescafé refroidi. Il est là, témoin silencieux de cette routine absurde : vouloir écrire sur l’émotion sonore en pianotant sur un clavier qui fait plus de fautes que mes doigts ankylosés ne peuvent corriger. Windows rame, comme toujours, et moi aussi. Mais qu’importe : l’écoute de la veille me brûle encore les tempes, et il faut que ça sorte.

Publié dans Côté Tests

Une respiration bienvenue

Il y a des week-ends qui tombent à point nommé.
Celui-ci, après plusieurs jours d’écoute intensive organisés dans le cadre de nos Journées Portes Ouvertes, avait un goût particulier. Légèrement roussi par l’effervescence technique, les câbles qui s'entrelacent, les discussions passionnées – parfois trop – et cette sensation de passer plus de temps à parler de technique de ressenti qu’à écouter de la musique.

Mais ce dimanche-là, le magasin était soudain redevenu un salon. Le tumulte avait laissé place au silence. Et dans ce silence, j’ai installé un système prêt, disponible, serein, comme un ami patient qui vous attend au coin du feu.Ce système, c’est celui que vous pouvez aujourd’hui venir écouter chez Opus 51 :

les enceintes EQaudio EQ6, épaulées dans le registre grave par le caisson Velodyne VI-Q10, l’ensemble animé avec souplesse et rigueur par le superbe amplificateur Leema Tucana II Anniversary, et nourri en musique par le lecteur réseau Eversolo DMP-A8, le tout habillé de câbles Albedo Silver Flat One.

Une configuration sans surcharge, sans gadgets, qui ne cherche ni à impressionner, ni à séduire artificiellement. Mais une configuration qui sait faire oublier qu’elle en est une.

Publié dans Systèmes Hifi
jeudi, 12 juin 2025 06:52

Kudos Titan 606 : le test

Ce jeudi de juin s'étire paresseusement, caressé par une promesse de chaleur où le mercure dansera bientôt avec les trente degrés. L'air ondule déjà de cette langueur estivale qui fait s'évaporer les pensées comme des volutes d'encens au vent tiède.
Sur l'autel de mon bureau repose un mug solitaire, gardien silencieux d'un café qui a troqué sa fougue matinale contre la mélancolie du tiède. Témoin muet d'un élan premier qui s'est perdu quelque part entre l'aube et ce moment suspendu.
Et pourtant, après trente jours tissés d'écoute, trente jours où les Kudos Titan 606 ont habité mes journées de leurs harmonies changeantes - tantôt complices de mes joies, tantôt consolatrices de mes spleen - l'heure de la confession a sonné. Ces dames anglaises, droites dans leurs convictions sonores, imposantes dans leur prestance, appellent enfin les mots à la danse.
Alors que mes doigts effleurent le clavier comme un pianiste retrouve son instrument, entre deux gorgées de café ressuscité par la chaleur, je m'apprête à dévoiler les secrets que ces colonnes acoustiques murmurent aux âmes attentives. Car elles méritent bien plus qu'un simple effleurement de plume - elles réclament une ode à la hauteur de leur grandeur.

Publié dans Côté Tests

Deux jours pour redécouvrir l’évidence sonore.

Avis aux esthètes du haut-parleur et aux audiophiles aux oreilles affûtées : les vendredi 13 et samedi 14 juin prochains, notre auditorium se mettra à l’heure britannique avec un événement tout en finesse et en précision. Nous aurons le plaisir d’accueillir Kudos Audio, constructeur anglais au pedigree sans faute, pour une présentation exclusive de deux de ses modèles les plus convoités : les Kudos 505 et Kudos 606.

Durant ces deux journées, vous pourrez prendre le temps — le vrai, celui qui s’écoute — de découvrir ces enceintes d’exception, mises en œuvre dans des conditions optimales. Comme toujours chez Opus 51, pas de salon tapageur ni de techno-bavardage inutile, mais un moment privilégié, dans notre auditorium, pour faire parler la musique.

Publié dans Côté News

31 mai, 6h du matin. L'air hésite encore entre la fraîcheur complice et la fournaise promise. Mon café ? Une mixture torréfiée dans l'urgence d'un réveil brutal, comme si mes gestes pressentaient déjà que cette journée aurait le goût des adieux définitifs.

Car hier, j'ai accompli l'impensable : j'ai vendu mes Lawrence Audio Dove Diamond.

Publié dans Côté News

La collision chic entre rigueur britannique et groove canadien

(Roksan Attessa ⇄  PSB Imagine T54 : chronique d’un parfait amour)

Samedi matin, mai morose : un ciel couleur bulot, 12 °C qui piquent, et votre serviteur – 25 ans de tests hi-fi dans les pattes et la cafetière déjà tiède – expédie cette bafouille avant de rejoindre ses pantoufles façon ermites des ondes. On me demande : « Mais qui sont donc ces deux protagonistes ? » Allez, flash-back express.

PSB Speakers naît en 1972 au fond d’un sous-sol ontarien, quand Paul Barton (les initiales du nom) préfère bricoler des haut-parleurs que des cabanes en bois. Sa marotte ? Les mesures en chambre anéchoïque du Conseil national de recherches du Canada : moins de flafla, plus de courbes Droites Comme Un Caribou. Résultat : des enceintes réputées pour leur neutralité sans chichis – la politesse canadienne traduite en acoustique.

Roksan, débarquée à Londres en 1985, raconte une tout autre saga. Deux ingénieurs d’origine iranienne, Touraj Moghaddam et Tufan Hashemi, veulent injecter un soupçon de groove perse dans le flegme britannique. Platines Xerxes, puis électroniques au design pas franchement victorien : la marque taille sa réputation sur un mélange d’ingénierie bien serrée et de musicalité épicée. Aujourd’hui, sous pavillon britannique pur malt, le credo reste : fièvre rythmique et finition classieuse – tea time avec un shot de safran.

Voilà, les présentations sont faites ; votre chroniqueur peut refermer son carnet, saluer ce duo Grande-Bretagne-Canada et, si le thermomètre ne monte pas, hiberner tout le week-end au son d’un bon vieux Miles.

Publié dans Systèmes Hifi
jeudi, 22 mai 2025 09:54

Playlist Qobuz : Opus 51 Blues

Carnet de bord d’un journaliste aux tempes argentées, 7 h 42, fumet d’Arabica et blues en intraveineuse

Les premières notes de B.B. King déboulent comme un rayon de soleil un lendemain de cuite : ça pique un brin, mais ça réchauffe la carcasse. Lucille couine, mon mug claque sur le bureau, et je me dis que la journée part plutôt bien. Sitôt la vapeur dissipée, Taj Mahal s’invite, grand sourire derrière la moustache ; son dobro glisse sur la table comme un glaçon dans le café (faut vraiment que je remette ce couvercle).

Puis Muddy Waters débarque, bottes pleines de boue du Mississippi, et subitement le Salon Jaune (AudioSolutions + Eversolo) prend l’odeur des juke joints enfumés où l’on sert le whisky tiède à même le comptoir. Ry Cooder, lui, joue les contrebandiers : trois accords, un coup d’auto-slide, et hop ! je suis téléporté du delta à Los Angeles sans passeport ni vaccin.

Stevie Ray Vaughan décide alors de repeindre mes murs couleur Fender Stratocaster, Buddy Guy rallume l’électricité de ses chorus espiègles, Eric Bibb apporte la touche gospel — celle qui te fait lever les yeux au plafond pour voir si le ciel s’est rapproché. Et quand John Lee Hooker conclut d’un « Boom Boom » bien senti, même Jérémy le grincheux tape du pied contre le son bureau : preuve scientifique que le blues est contagieux.

Cette playlist Qobuz, c’est un carnet de route : pour l’instant balisé par ces monuments, mais promis, on poussera bientôt les portes de clubs plus obscurs, à la recherche de voix rugueuses, de guitares rouillées, de trésors que seule la poussière protège. Abonnez-vous, retournez-y quand l’humeur fait grise mine — vous y trouverez peut-être, entre deux accords mineurs, l’étincelle qui manquait à votre tasse de café.

Allez, j’appuie sur repeat… le percolateur n’a qu’à bien se tenir.

Accès à la Playlist : Playlist Opus 51 Blues

Publié dans Côté musique
samedi, 17 mai 2025 09:38

Iiro Rantala : My Working Class Hero

 Iiro Rantala - My Working Glass Hero (2015)

Artiste principal : Iiro rantala (pianiste)
Parution : 2015 (Act Music)
Genre : Jazz / Jazz Piano
Note Technique : 9/10
Lien Qobuz : https://www.qobuz.com/fr-fr/album/my-working-class-hero-iiro-rantala/0614427959720

Publié dans Côté musique

Je pousse la porte de l'auditorium blanc, par la baie vitrée, un ciel bleu Klein coule comme de l’encre fraîche ; les oiseaux, perchés sur les bambous, improvisent une fugue baroque tandis que le vent feuillette les feuilles avec la nonchalance d’un critique blasé. Tout respire la sérénité — un décor prêt-à-méditer que la hi-fi s’apprête à vandaliser, délicatement.

Dans ma main gauche, un café serré dont l’amertume picote la langue comme un haïku raté ; dans la droite, ma tablette, auréolée de la toute nouvelle fonction Qobuz Connect — miracle numérique promis à révolutionner mon quotidien, du moins jusqu’à la prochaine mise à jour. Un effleurement d’écran, et ma playlist Playlist Qobuz s’échappe, cascade lumineuse de bits se ruant vers le WiiM Amp Pro.

Les premières basses bousculent le silence ouaté, et l’on jurerait voir un merle lever la tête, outré de ce groove importun. Moi, j’enfonce le dos dans le fauteuil, prêt à scruter, à jauger, à décocher des épigrammes si le mariage Indiana Line Utah 5 / WiiM Amp Pro dérape. Que la scène commence : entre la zenitude du jardin et l’ironie de mes esgourdes, il ne reste plus qu’à faire danser les décibels — avec élégance, ou avec fracas, mais sûrement pas avec tiédeur.

Publié dans Systèmes Hifi