
Ce qu’est (et n’est pas) le T8
- Catégorie : transport de streaming sans DAC ni préampli.
- Mission : délivrer un signal bit‑perfect stable et faiblement bruité vers votre convertisseur (USB, AES/EBU, S/PDIF, I²S HDMI).
- Écosystème : Eversolo EOS, grand écran tactile 6", applis natives (services majeurs), Roon Ready, DLNA/UPnP, Bluetooth en réception.
- Côté réseau : Ethernet Gigabit et port SFP pour fibre — isolation naturelle, stabilité accrue. Wi‑Fi 6 intégré.
- Stockage : deux tiroirs SSD internes (jusqu’à 2×8 To, soit 16 To max) pour la discothèque locale.
- Traitements : evotune™ (correction de pièce FIR), EQ paramétrique 10 bandes, import FIR, loudness. Désactivables pour écoute « puriste ».
En résumé : le T8 n’impose pas un « son Eversolo » ; il laisse briller votre DAC… et dompte le réseau.

Construction & ergonomie
Châssis en aluminium, façade vitrée et écran 6" très lisible : on navigue confortablement sans smartphone. L’interface EOS est directe, réactive, lisible ; l’app mobile reste utile pour la saisie et les playlists. Les menus audio (sortie, horloge, modes I²S, DSP) sont rassemblés de façon logique : on prépare sa config en quelques minutes et on n’y revient plus.
Connectique en bref :
- USB Audio isolée (PCM jusqu’à 768 kHz/32 bits, DSD512 natif)
- I²S/HDMI avec 8 modes (compatibilité étendue entre DAC)
- AES/EBU (jusqu’à 24/192 + DoP64)
- Coax/Optique (jusqu’à 24/192)
- RJ45 Gigabit & SFP ; Wi‑Fi 6
- 2 baies SSD internes (format NVMe/SATA selon baie) + ports USB pour disques externes
La section alimentation est linéaire (transfo torique cuivre), les sorties sont isolées et l’horloge est annoncée femtoseconde ; bref, tout l’attirail « anti‑jitter/anti‑bruit » que l’on attend dans un transport sérieux.

Logiciel & services
Le T8 donne accès aux principaux services de streaming en applis natives et via protocoles Connect (TIDAL/Qobuz). Roon Ready simplifie l’intégration dans les systèmes Roon ; DLNA/UPnP répond aux serveurs maison. La bibliothèque locale (SSD internes, USB, NAS) est indexée proprement, avec recherche rapide et pochettes nettes sur l’écran.
evotune™, l’outil qui peut faire la différence
Si votre pièce n’est pas un studio — c’est‑à‑dire la plupart des pièces — evotune apporte un correctif acoustique intelligent : mesure (micro EM‑01 conseillé, le smartphone dépanne), génération de filtres FIR, EQ paramétrique, loudness soigné. On peut tout couper pour du bit‑perfect, ou affiner un grave rebelle et une bosse dans le médium sans jamais « casser » la dynamique.

Par rapport aux DMP‑A6/A8/A10
- DMP‑A6 (Gen2/ME) : excellent « tout‑en‑un » abordable. Si vous utilisez déjà un DAC externe ambitieux, T8 évite la double conversion et se concentre sur le flux.
- DMP‑A8 : section analogique très soignée, fonctions préampli. Si vous n’avez pas de DAC dédié, l’A8 garde le sens.
- DMP‑A10 : vaisseau amiral intégré. Le T8 vise ceux qui possèdent un DAC (ou un futur DAC) à la hauteur et préfèrent séparer les rôles.

Mise en œuvre conseillée
- Choix de la sortie : commencez par USB (compatibilité universelle) ; testez I²S si votre DAC le permet (essayez les 8 modes). AES/EBU est souvent souveraine sur longues liaisons.
- Horloges & DSP : laissez le re‑clock du DAC travailler ; côté T8, gardez evotune/EQ éteints pour établir une base, puis réactivez si besoin.
- Réseau : l’SFP en fibre peut stabiliser des installations sensibles aux parasites. À défaut, RJ45 Gigabit de bonne facture.
- Stockage local : si vous lisez souvent des fichiers locaux, un SSD interne offre réactivité et silence.
À l’écoute (méthode et repères)
Parce qu’un transport n’a pas « de son » au sens d’un DAC, on jugera surtout :
- Stabilité de scène et localisation (micro‑mouvements, tenue du centre)
- Timing et attaque (piano percussif, pizzicati, batterie sèche)
- Propreté du fond de salle (sustain, réverbérations)
- Grave (tension plutôt que quantité)
Sur un DAC de bonne extraction via USB ou I²S, le T8 apporte cette assise temporelle qui rend la musique plus évidente : attaques franches, silences plus noirs, imagerie qui se verrouille. Les sorties AES/EBU et S/PDIF restent excellentes pour des DAC qui excellent sur ces entrées ; on prendra simplement en compte les plafonds classiques (24/192 & DoP64).
Sélection d’écoutes — repères Opus51
- Keith Jarrett – “New Vienna” (ECM) : démarrage au piano très percussif, le Eversolo T8 muscle l’attaque sans épaissir. On gagne surtout en lisibilité des résonances et en assise du tempo. Le centre reste verrouillé ; les applaudissements s’échelonnent plus clairement en profondeur.
- Beethoven – Symphonie n°7 (Dorati / LSO) : les tutti restent rassemblés dans les crescendos, moins d’ "ébrouage" dans le haut médium. Le Eversolo T8 donne un cadre temporel plus net : la pulsation respire, les cordes gagnent en finesse de grain.
- Naïssam Jalal – Souffle : sur les nappes modales et les percussions fines, on perçoit un bruit de fond abaissé ; les micro‑accents ressortent avec naturel. Belle cohérence macro/micro‑dynamique.
- Dominique Fils‑Aimé – Live at the Montreal International Jazz Festival : voix centrée, matière intacte ; la contrebasse prend en tension plutôt qu’en volume. Les ambiances de salle se détachent mieux, la scène s’élargit sans diluer les bords.

Pour qui ?
- Audiophiles qui veulent un transport (streamer) stable, configurable, évolutif.
- Systèmes bi‑sources (vinyle + numérique) où l’on cherche la simplicité côté réseau.
- Installations sensibles au bruit : intérêt évident du SFP et des sorties isolées.
Ce qu’il faut savoir
- Pas de sorties analogiques : un DAC externe est indispensable.
- Plafonds SPDIF/AES (24/192, DoP64) : pour DSD512 et PCM 768, utiliser USB/I²S.
- DSP : utiles mais optionnels ; ne pas confondre correction de pièce et magie. La pièce reste… une pièce.
Verdict
- Un transport moderne qui coche les cases techniques sans oublier l’ergonomie. Entre SFP, I²S “8 modes”, SSD internes et evotune, l’Eversolo T8 offre une palette rare à ce prix. Il ne changera pas la personnalité de votre système ; il lui donnera les meilleures conditions pour s’exprimer. La différence entre « très bon » et « évident » se joue souvent là.
+ On aime : stabilité, connectique généreuse, SFP, écran 6", Roon Ready, SSD internes, evotune.
- On aimerait : un pilotage télécommande encore plus riche (gestes), un guide pas‑à‑pas pour I²S par marque de DAC.
Prix indicatif au 01-11-2025 : 1.400 € ttc en France
Lien Boutique Web : https://www.opus51.net/dac-lecteurs-reseaux/eversolo-t8.html
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Comparo express (T8 vs Eversolo intégrés & Lumin U2 Mini) - Eversolo T8 (transport pur) : pas de DAC, pas de préampli. Points‑forts : sorties I²S (8 modes), USB isolée, SFP, SSD internes, evotune. Pour systèmes avec DAC dédié. - Eversolo DMP‑A6 (Gen2/ME) : « tout‑en‑un » très capable. Pour qui ? Systèmes compacts ; on privilégie la simplicité. Face au T8 + bon DAC, l’A6 peut paraître moins incisif en timing et en séparation quand on utilise sa sortie analogique. - Eversolo DMP‑A8 : étage analogique et préampli de haut niveau. Pour qui ? Ceux qui veulent un seul boîtier. Si vous possédez déjà un DAC de référence, le T8 reste plus cohérent (chaînage clair, pas de double conversion). - Eversolo DMP‑A10 : vaisseau amiral intégré. Pour qui ? Systèmes haut de gamme sans DAC externe. En pur transport, le T8 offre I²S/SFP/SSD similaires avec un coût moindre si le DAC est déjà là. - Lumin U2 Mini (transport) : signature « plug‑and‑forget », app Lumin stable, pas d’I²S ni de baies SSD. Son terrain : utilisateurs UPnP/Roon qui recherchent une restitution très propre via USB/AES, sans besoin de stockage interne. En bref : - Vous avez (ou visez) un DAC ambitieux → T8. - Vous voulez un seul appareil avec sorties analogiques → A8/A10. - Vous êtes déjà dans l’écosystème Lumin et n’avez pas besoin d’I²S/SSD → U2 Mini. |

