Une histoire longue de plus de quarante ans

Le tout premier Rega Brio voit le jour au début des années 1980. À l’époque, la marque de Roy Gandy s’est déjà fait un nom avec ses platines vinyles, mais cherche à proposer un amplificateur à leur hauteur, simple, musical et accessible. Le Brio originel, au châssis étroit et à la façade minimaliste, séduit immédiatement par son tempérament chantant et sa transparence inhabituelle dans cette gamme de prix.
Au fil des décennies, le modèle n’a cessé d’évoluer : les versions Brio 3 et Brio-R ont marqué les années 2000 et 2010, chacune apportant davantage de puissance, de raffinement et une meilleure gestion du bruit de fond. Avec le Brio MK6, Rega adoptait un châssis modernisé et une section phono d’excellente qualité.
Le nouveau Brio MK7 reprend ce flambeau : il n’en change ni l’esprit ni la philosophie, mais pousse encore plus loin la rigueur technique et la musicalité, dans la pure tradition artisanale britannique.

Une mise à jour en douceur

À première vue, rien de bouleversant : le design reste celui que l’on connaît depuis le MK5, tout en aluminium noir brossé, avec ce charme un peu rétro propre à la marque. Mais sous le capot, Rega a peaufiné les circuits, optimisé la gestion du courant, retravaillé la section phono MM et amélioré l’alimentation. Résultat : un amplificateur qui, sans renier l’esprit Brio, gagne en transparence et en vitalité.
Puissance annoncée : 2 x 50 W sous 8 ohms. En pratique, cela suffit amplement à driver la majorité des enceintes bibliothèques et colonnes compactes du marché, avec une aisance tranquille et une réserve de dynamique bien réelle.

Un amplificateur vivant et cohérent

Pour découvrir le Brio MK7, je l’ai associé aux enceintes Revival Audio Atalante 3 et au lecteur CD Roksan Attessa et aux câbles Albedo Silver. Très vite, le ton est donné : le Rega Brio reste cette machine à groove qui donne envie d’écouter des disques à la chaîne.
La scène sonore s’ouvre largement, sans artifice, les voix jaillissent du silence avec une présence étonnante, les guitares sont nerveuses, les cymbales naturelles. Sur Come Away With Me de Norah Jones, le piano respire, les harmoniques sont denses, la voix flotte avec ce velouté un peu feutré typiquement britannique.
Changement d’ambiance avec The Wall : la basse descend bas, le médium garde sa fluidité et l’ensemble reste parfaitement lisible. Le Brio ne cherche pas à impressionner par la force, mais par la justesse. Il donne le rythme sans bousculer, garde la musique vivante, libre, sans crispation.

Une écoute qui respire la sincérité

Ce qui frappe, c’est ce sentiment d’équilibre. Rien ne déborde, rien ne manque. L’aigu file sans sécheresse, le médium chante, le grave soutient sans traîner. L’amplificateur semble toujours dans la bonne humeur, jamais dans la démonstration.
C’est une écoute humaine, qui préfère la musicalité à la virtuosité. Rega n’a jamais cédé à la tentation du tout-numérique, du DSP à outrance ou du gadget connecté : ici, tout est analogique, simple, pur. Le plaisir d’écoute en ressort d’autant plus authentique.

Une valeur sûre, plus que jamais

Le Rega Brio MK7 ne promet pas la lune, mais il la frôle parfois. Dans un monde où tout devient compliqué, cet intégré rappelle que l’émotion musicale peut naître d’une conception saine, d’une architecture claire et d’une oreille juste.
Ni froid, ni flatteur, il fait partie de ces amplificateurs qu’on garde longtemps, parce qu’ils ne trichent pas.

Tout ce premier ressenti à l’écoute reste bien sûr à confirmer par un test en profondeur, que nous réaliserons dans les semaines à venir — histoire de vérifier si cette nouvelle mouture du Brio conserve toute la magie de ses aînés.

Une tasse de café refroidit sur la table, un vinyle tourne, et on se dit que décidément, les Anglais savent encore faire chanter l’aluminium.