Fosi Audio i5 : planar ouvert, bois & métal
Présentation de la marque Fosi
Fosi Audio, c’est l’histoire d’un constructeur chinois qui a su se faire un nom à la vitesse d’un flux Amazon Prime. Au départ, de petits amplificateurs de bureau, souvent basés sur des puces de classe D, qui ont rapidement séduit les amateurs de hi-fi « compacte mais sérieuse ». Pas de grands shows internationaux, pas de revendeurs aux tapis épais et aux sourires compassés : la marque a préféré miser sur la vente directe en ligne, les forums, les réseaux sociaux et la magie du bouche-à-oreille numérique. Résultat : des milliers d’utilisateurs conquis par des produits simples, efficaces et abordables, sans passer par le circuit traditionnel de la distribution hi-fi.
Présentation du casque Fosi i5
L’i5 n’est pas un casque Bluetooth, ni un modèle nomade à réduction de bruit. Fosi a choisi une entrée en matière bien plus ambitieuse : un casque planar magnétique ouvert. Les amateurs de hi-fi savent que cette technologie, longtemps réservée aux modèles haut de gamme, repose sur une membrane extrêmement fine traversée par un courant et placée entre deux rangées d’aimants. Résultat : une mise en mouvement homogène, sans la distorsion liée à un unique point d’ancrage comme sur les transducteurs dynamiques classiques. À la clé, des transitoires rapides, une grande précision et un rendu réputé plus linéaire.
Dans le cas du i5, Fosi a opté pour une membrane ultra-fine d’environ 2 microns (à peine plus qu’un film plastique alimentaire), parcourue d’une bobine conductrice « sputtered » à l’argent, c’est-à-dire déposée en couches microscopiques. Cette finesse extrême permet au diaphragme de réagir à la moindre variation du signal électrique, avec une inertie minimale. L’ensemble est motorisé par 22 aimants néodyme N50 disposés en push-pull, garantissant une force symétrique sur toute la surface. En clair : moins de distorsion et un contrôle plus ferme des déplacements.
La conception est dite ouverte : les coques grillagées laissent passer l’air et les ondes sonores, ce qui favorise l’aération de la scène sonore et évite les résonances internes. L’inconvénient, bien sûr, c’est que la musique s’échappe joyeusement vers l’extérieur, et que les bruits ambiants entrent sans scrupule — à réserver donc aux écoutes tranquilles, pas aux trajets en métro.
Esthétiquement, l’i5 affiche une allure chaleureuse et sobre : cerclage en noyer, coques grillagées laissant deviner le diaphragme, arceau métallique souple recouvert d’un bandeau en suédine micro-perforée. Les coussinets, larges et respirants, promettent des heures d’écoute sans transformer les oreilles en sauna.
Avec son poids respectable (environ 550 g), il s’adresse clairement à une écoute sédentaire, où le confort et la musicalité priment sur la discrétion.
Fiche technique du Fosi i5
- Type : casque ouvert circum-aural
- Transducteur : planar magnétique 97 mm, membrane ultra-fine (~2 µm), bobine « sputtered » argent
- Aimants : 22 aimants néodyme N50, configuration push-pull symétrique
- Réponse en fréquence : 10 Hz – 50 kHz
- Sensibilité : 98 dB / mW @1 kHz
- Impédance : 28 Ω
- Distorsion harmonique totale (THD) : < 1 % @ 100 dB SPL
- Puissance recommandée : ≥ 500 mW (fonctionne dès 100 mW)
- Connectique : câbles détachables 3,5 mm sur chaque oreillette ; câbles 3,5 mm et 4,4 mm symétrique disponibles
- Matériaux : noyer + aluminium usiné CNC, arceau mémoire de forme ; coussinets hybrides (tissu respirant / perforations)
- Poids : 550 g.
- Tarif public : 549 € ttc
L'écoute du Fosi i5
Conditions du test
C'est un dimanche matin comme suspendu hors du temps. Les vacances s'étirent encore un peu, dans cette douce mélancolie des fins d'été, avant que mardi ne vienne réveiller le magasin pour sa vingt-sixième saison - déjà, comme les années filent... Dehors, la douceur de l'air à vingt et un degrés caresse les derniers jours d'août, et je me trouve là, paisiblement installé, l'âme apaisée, enfin prêt à accorder toute mon attention à ce mystérieux Fosi i5 qui patiente depuis si longtemps.
Le casque a pris son temps, lui aussi - quelque deux cents heures de rodage dans le silence patient de mes journées (car oui, je demeure de ceux qui croient encore à ces rituels tranquilles), et voici venu le moment de notre véritable rencontre. Comme un vieil ami fidèle, mon Astell & Kern A&ultima SP1000 - que j'ai tendrement surnommé "Accro 1000" - repose près de moi, ses mémoires gorgées de tous ces albums qui ont traversé les années, prêt à servir d'arbitre bienveillant.
Pendant ces deux heures qui s'annoncent, je vais me laisser porter par ce casque planar venu de nulle part - ou presque -, et pour lui offrir une juste mesure, je le mettrai doucement en regard de quelques compagnons du moment : Hifiman, Fostex, Focal, Sendy... Histoire de voir, sans hâte aucune, où se situe ce nouveau venu dans la grande famille des sons.
Bob James – Feel Like Making Live (binaural) - jazz
Dès les premières notes de Rocket Man, le Fosi i5 impose sa signature. La contrebasse se déploie avec assurance, ample et lisible, descendant bas dans le spectre tout en conservant ce grain charnu qui fait palpiter chaque note. On perçoit la corde qui vibre, la résonance de la caisse, comme si l’on pouvait presque effleurer l’instrument du bout des doigts.
Le piano s’élève aérien, suspendu au-dessus de cette assise grave, ses attaques nettes s’éteignant dans de fines résonances qui emplissent l’espace sans lourdeur. À l’autre extrémité du spectre, les cymbales scintillent avec une élégance rare : fines, subtiles, légères mais parfaitement découpées, elles se posent sur l’ensemble sans jamais le dominer.
La scène sonore, quant à elle, ne s’étire peut-être pas autant qu’on l’aurait rêvée sur un enregistrement binaural de cette qualité : on aimerait un souffle de largeur supplémentaire, une ouverture plus expansive. Mais ce léger regret ne fait que souligner le travail déjà accompli : le i5 réussit à maintenir un équilibre convaincant, offrant une restitution cohérente, naturelle et raffinée, qui privilégie la musicalité à la démonstration spectaculaire.
Jean-Michel Jarre – Oxymore (binaural) - musiques électroniques
Avec Oxymore, c’est un véritable torrent d’informations sonores qui se déverse dans mes oreilles, comme si l’espace tout entier se transformait en salle de projection en trois dimensions. La sensation est telle qu’à plusieurs reprises je me surprends à tourner la tête par réflexe, cherchant à identifier la provenance de ces éclats électroniques qui jaillissent derrière, au-dessus, parfois à travers moi.
Cet album, sans doute l’un des plus réussis de la longue carrière du musicien français, tisse un fil enfin clair entre les expérimentations électroacoustiques des années 60 et les textures électroniques les plus actuelles. On y entend l’héritage de Pierre Henry, prolongé et magnifié par son élève le plus célèbre, Jarre, qui parvient ici à concilier passé et modernité dans une fresque sonore aussi spectaculaire qu’immersive.
Le Fosi i5, avec sa bande passante généreuse et étendue, se prête magnifiquement à l’exercice. Les sons de premier plan surgissent avec une netteté déconcertante, les arrière-plans se déploient avec une fluidité quasi organique. Le casque s’efface totalement : en fermant les yeux, je ne perçois plus l’objet mais uniquement l’œuvre, comme si l’on m’avait directement branché dans l’imaginaire de l’artiste. Même son poids — respectable sur le papier — s’oublie grâce à un confort bien étudié, et me laisse littéralement m’envoler vers des cieux musicaux rares.
C.C. Colletti – Bring It On Home (binaural) - rock acoustique
Dès les premières mesures de Whole Lotta Love, hommage vibrant à Led Zeppelin, une évidence s’impose : le label américain Chesky Records reste le maître incontesté des prises de son naturelles et sans fard. Rarement il m’a été donné d’entendre une batterie d’une telle véracité : chaque frappe de caisse claire, chaque résonance de cymbale respire l’authenticité brute, loin des artifices de studio.
La voix de C.C. Colletti jaillit avec une dynamique affirmée, une présence charnelle qui laisse transparaître tout son investissement émotionnel. Sa voix légèrement brisée, éraillée par endroits, colle idéalement à ces titres phares d’un groupe qui inventa, presque par accident, ce qu’on appela plus tard le hard rock.
Le registre instrumental n’est pas en reste : une guitare tantôt saturée, tantôt glissant en slide, toujours rendue avec une lecture claire et précise qui sied à ce rock acoustique revisité. Seule la basse manque un peu de lisibilité, mais l’on sent bien que cette faiblesse relève davantage de la captation que du travail du Fosi i5. Car dans l’ensemble, le casque restitue avec une belle honnêteté cette énergie, sans la trahir ni la magnifier artificiellement.
Casey Abrams – Put a Spell on You (binaural) - soul acoustique
Toujours chez Chesky Records, mais cette fois avec un niveau technique encore supérieur à celui de C.C. Colletti, l’album de Casey Abrams se distingue par une captation d’une transparence exemplaire. Chaque instrument trouve sa place dans l’espace du studio, sans masque ni compromis. Les saxophones, véritables funambules sonores, se promènent librement dans la scène en trois dimensions, offrant des timbres charnels, riches et d’une présence presque tactile.
La voix de Casey Abrams, elle, se déploie avec une aisance fascinante. L’artiste la manie comme s’il s’agissait d’un instrument à vent, modulant souffle et inflexions avec la liberté d’un cuivre. La contrebasse respire et chante, profonde et nuancée, rappelant à quel point une prise de son juste peut transformer l’instrument en présence vivante, presque incarnée dans la pièce.
Le Fosi i5 se prête remarquablement à cet exercice de style : il s’efface devant la musique, laissant la performance s’imposer avec naturel. Seule réserve à mon oreille : une restitution un peu sombre, comme si le casque retenait une part de lumière. On aimerait parfois un soupçon de clarté supplémentaire. Mais ce choix esthétique de Fosi a son mérite : il garantit des écoutes longues, jamais fatigantes, qui privilégient la douceur et la sérénité à la brillance artificielle. Un compromis finalement bienvenu pour savourer ce type d’enregistrement exigeant.
Gustav Mahler – Symphonie n°5 (Tokyo Metropolitan Symphony Orchestra, Eliahu Inbal, live à Tokyo) - Classique Symphonique
Dès la toute première intervention de la trompette, éclatante et solennelle, je suis happé dans l’univers mahlérien. Présence, respiration, dynamique : tout y est, au point qu’il devient impossible de rompre le fil de cette interprétation. Me voilà embarqué pour près de soixante-dix minutes d’enchantement, suspendu à chaque inflexion de l’orchestre — jusqu’à percevoir, par instants, le chef fredonner au milieu de ses musiciens.
Le Fosi i5, sur ce terrain exigeant, se révèle étonnamment à la hauteur. Pour un casque à ce tarif, je n’avais encore jamais vécu une telle immersion. L’impression est celle d’écouter non pas un simple casque, mais un système hi-fi d’une valeur avoisinant les 2 500 € (incluant le lecteur Astell & Kern), avec la sensation fugace de tutoyer le très haut de gamme.
Les timbres instrumentaux sont respectés avec naturel : chaque pupitre garde sa personnalité et sa lisibilité. Les contrebasses, bien assises, soutiennent l’ensemble sans jamais l’écraser. Les percussions claquent avec précision, les fortissimi orchestraux s’élancent sans tassement ni dureté, tandis que les pianissimi demeurent d’une lisibilité émouvante.
Rarement un casque m’aura offert une telle palette de nuances, et surtout ce sentiment d’écoute vivante, vibrante, qui fait battre le cœur de tout mélomane.
Bilan d’écoute
Soyons clairs : le Fosi Audio i5 n’est pas un gadget ni un énième casque « d’entrée de gamme amélioré ». C’est un véritable ticket d’entrée dans l’univers du planar magnétique, servi avec une finition flatteuse et une restitution sonore qui, à maintes reprises, m’a fait oublier son prix pour m’entraîner vers des sphères bien plus haut perchées.
Au fil des écoutes, le i5 a montré des qualités indéniables :
- Grave ferme et texturé, capable de faire vibrer la contrebasse de Bob James avec matière et profondeur.
- Médium charnel et incarné, où les voix de Casey Abrams et de C.C. Colletti s’expriment avec une présence quasi tactile.
- Aigu délicat et raffiné, scintillant juste ce qu’il faut pour donner aux cymbales ce côté soyeux sans jamais tomber dans l’acidité.
- Scène sonore ouverte et aérée, qui dans l’album Oxymore de Jean-Michel Jarre m’a littéralement donné l’envie de tourner la tête pour suivre la trajectoire des sons.
Et cette capacité rare à rendre la musique classique vivante, jusqu’à transformer la 5ᵉ Symphonie de Mahler en expérience quasi symphonique — un tour de force pour un casque de ce prix.
Bien sûr, tout n’est pas parfait : le Fosi i5 tend parfois vers une légère obscurité tonale, qui le prive d’un zeste de clarté supplémentaire. Mais là encore, on y gagne en écoutes longues sans fatigue auditive — une vertu précieuse quand on enchaîne les heures de musique.
En somme, le Fosi Audio i5 n’est pas seulement un casque réussi : c’est une invitation. Invitation à découvrir ce que le planar magnétique peut offrir sans hypothéquer ses économies, invitation à redécouvrir ses albums favoris sous un jour nouveau, invitation à s’installer confortablement et à se laisser porter. Pour le mélomane curieux, c’est une tentation qu’il serait presque dommage d’ignorer.
Conclusion
Le Fosi Audio i5 est arrivé chez moi comme un colis anonyme, sans mode d’emploi ni fiche technique, presque comme un défi lancé au critique blasé que je suis. Après plusieurs heures d’écoute, le verdict est sans appel : ce casque planar n’a pas seulement rempli sa mission, il l’a dépassée.
Bien construit, confortable malgré son poids, et surtout diablement musical, le Fosi Audio i5 démontre qu’un fabricant venu des terres de l’électronique compacte peut parfaitement réussir son entrée dans le monde exigeant du casque hi-fi. Il n’écrase pas la concurrence de Hifiman, Focal ou Fostex, mais il sait jouer dans leur cour avec une élégance inattendue et à un tarif qui fait réfléchir.
Alors oui, peut-être suis-je devenu, le temps de cet article, une sorte d’« influenceur » malgré moi (éclat de rire ici, une nouvelle fois). Mais qu’importe : si cet Fosi Audio i5 croise la route d’un mélomane curieux, avide de découvertes, je lui conseillerais sans hésiter de se laisser tenter. Car après tout, un casque qui vous transporte de Bob James à Mahler en passant par Jarre et Colletti sans jamais perdre son aplomb, ce n’est pas si courant.
Les Notes :
Fabrication : 18/20
Image : 15/20
Timbres : 16/20
Dynamique : 15/20
Transparence : 15/20
Confort : 17/20 Qualité/Prix : 19/20
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Les propos et les avis énoncés dans ce test n'engagent que l'auteur de ce test et en rien la société Opus 51. Les avis donnés ne concernent que le produit testé.
English version
Fosi Audio i5: Open Planar, Wood & Metal
An Introduction to Fosi Audio
Fosi Audio tells the tale of a Chinese manufacturer that carved out its reputation with the swiftness of an Amazon Prime delivery. Beginning with compact desktop amplifiers—often built around Class D chips—they quickly won over enthusiasts of "compact yet serious" hi-fi. No grand international shows, no distributors with plush carpets and rehearsed smiles: the brand chose instead to stake its future on direct online sales, forums, social networks, and the alchemy of digital word-of-mouth.
The result? Thousands of users captivated by products that are simple, effective, and accessible—all while bypassing the traditional channels of hi-fi distribution.
Presenting the Fosi Audio i5
The i5 is neither a Bluetooth headset nor a travel-friendly noise-cancelling companion. Fosi has chosen a far more ambitious entrance: an open-back planar magnetic headphone. Hi-fi aficionados know this technology—long the preserve of high-end models—relies on an ultra-thin diaphragm carrying current, nestled between twin rows of magnets.
The outcome: uniform movement free from the distortion caused by a single anchor point, as found in conventional dynamic drivers. The rewards are swift transients, exceptional precision, and the famously linear performance that planar technology promises.
In the i5's case, Fosi has chosen an ultra-thin membrane of approximately 2 microns—barely thicker than kitchen cling film—traversed by a "sputtered" silver conductive coil, deposited in microscopic layers. This extreme fineness allows the diaphragm to respond to the slightest electrical variation with minimal inertia. The assembly is driven by 22 N50 neodymium magnets arranged in push-pull configuration, ensuring symmetrical force across the entire surface.
In plain language: reduced distortion and firmer control of movement.
The design is open-backed: the mesh shells allow air and sound waves to pass through freely, promoting an airy soundstage while avoiding internal resonances. The drawback, naturally, is that music escapes joyfully to the outside world, while ambient noise enters without scruple—best reserved for tranquil listening sessions, not subway commutes.
Aesthetically, the i5 displays a warm and understated elegance: walnut trim, mesh shells revealing glimpses of the diaphragm, and a flexible metal headband covered with micro-perforated suede. The wide, breathable pads promise hours of listening without transforming one's ears into a sauna.
With its substantial weight (around 550g), it clearly addresses itself to sedentary listening, where comfort and musicality take precedence over discretion.
Technical Specifications of the Fosi i5
Type: Open circumaural headphone
Transducer: 97mm planar magnetic, ultra-thin membrane (~2μm), silver sputtered coil
Magnets: 22 N50 neodymium magnets, symmetrical push-pull configuration
Frequency Response: 10 Hz – 50 kHz
Sensitivity: 98 dB/mW @ 1 kHz
Impedance: 28 Ω
Total Harmonic Distortion (THD): < 1% @ 100 dB SPL
Recommended Power: ≥ 500 mW (operates from 100 mW)
Connectivity: Detachable 3.5mm cables on each ear cup; both 3.5mm and 4.4mm balanced versions available
Materials: Walnut + CNC-machined aluminum, memory foam headband; hybrid pads (breathable fabric/perforations)
Weight: 550g
MSRP: €549 (incl. VAT)
Listening to the Fosi i5
Test Conditions
It is a Sunday morning suspended outside of time. The holidays stretch on a little longer, in that sweet melancholy of summer's end, before Tuesday awakens the shop for its twenty-sixth season—already, how the years slip by... Outside, the gentle caress of twenty-one-degree air graces these final August days, and here I find myself, peacefully settled, soul at ease, finally ready to grant my full attention to this mysterious Fosi i5 that has been waiting so patiently.
The headphone has taken its time as well—some two hundred hours of burn-in in the patient silence of my days (for yes, I remain among those who still believe in these quiet rituals), and now comes the moment of our true encounter. Like a faithful old friend, my Astell & Kern A&ultima SP1000—which I have tenderly nicknamed "Accro 1000"—rests nearby, its memory banks brimming with all those albums that have traversed the years, ready to serve as benevolent arbiter.
Throughout these two hours that lie ahead, I shall let myself be carried by this planar headphone from nowhere—or almost—and to offer it fair measure, I will gently place it alongside a few companions of the moment: Hifiman, Fostex, Focal, Sendy... Simply to see, without any haste, where this newcomer situates itself within the grand family of sound.
Bob James – Feel Like Making Live (binaural jazz)
From the very first notes of "Rocket Man," the Fosi i5 establishes its signature. The double bass unfurls with confidence—ample and legible, descending deep into the spectrum while preserving that fleshy grain that makes each note palpitate. One perceives the string as it vibrates, the resonance of the body, as if one could almost brush the instrument with fingertips.
The piano rises ethereal, suspended above this bass foundation, its crisp attacks dissolving into fine resonances that fill the space without heaviness. At the opposite end of the spectrum, the cymbals shimmer with rare elegance: delicate, subtle, light yet perfectly defined, they settle upon the ensemble without ever dominating it.
As for the soundstage, it perhaps doesn't stretch as expansively as one might have dreamed for a binaural recording of this quality: one yearns for an additional breath of width, a more expansive opening. But this slight regret only underscores the work already accomplished: the i5 succeeds in maintaining a convincing balance, offering coherent, natural, and refined reproduction that privileges musicality over spectacular demonstration.
Jean-Michel Jarre – Oxymore (binaural electronic music)
With Oxymore, a veritable torrent of sonic information pours into my ears, as if the entire space transformed into a three-dimensional projection room. The sensation is such that on several occasions I catch myself turning my head by reflex, seeking to identify the source of these electronic bursts that spring from behind, above, sometimes through me.
This album—undoubtedly among the most successful of the French musician's long career—weaves a finally clear thread between the electroacoustic experiments of the 1960s and the most current electronic textures. One hears the legacy of Pierre Henry, extended and magnified by his most celebrated student, Jarre, who here succeeds in reconciling past and modernity in a sonic fresco as spectacular as it is immersive.
The Fosi i5, with its generous and extended bandwidth, lends itself magnificently to the exercise. Foreground sounds emerge with disconcerting clarity, while backgrounds unfold with quasi-organic fluidity. The headphone effaces itself completely: closing my eyes, I no longer perceive the object but only the work, as if I had been directly plugged into the artist's imagination. Even its weight—substantial on paper—is forgotten thanks to well-studied comfort, allowing me to literally soar toward rare musical heavens.
C.C. Colletti – Bring It On Home (binaural acoustic rock)
From the opening measures of "Whole Lotta Love," a vibrant homage to Led Zeppelin, one truth becomes evident: the American label Chesky Records remains the undisputed master of natural, unvarnished sound capture. Rarely have I been granted to hear a drum kit of such veracity: every snare strike, each cymbal's resonance breathes raw authenticity, far from studio artifice.
C.C. Colletti's voice bursts forth with assertive dynamics, a carnal presence that reveals her complete emotional investment. Her slightly broken voice, roughened in places, fits ideally with these flagship tracks from a group that invented, almost by accident, what would later be called hard rock.
The instrumental register is equally compelling: a guitar alternately saturated and sliding, always rendered with clear, precise interpretation that suits this revisited acoustic rock. Only the bass lacks some definition, but one senses that this weakness stems more from the recording than from the Fosi i5's work. For overall, the headphone restores this energy with beautiful honesty, neither betraying nor artificially magnifying it.
Casey Abrams – Put a Spell on You (binaural acoustic soul)
Still under the Chesky Records banner, but this time with technical standards even superior to C.C. Colletti's album, Casey Abrams's recording distinguishes itself through capture of exemplary transparency. Each instrument finds its place in the studio space, without mask or compromise. The saxophones, veritable sonic tightrope walkers, roam freely within the three-dimensional scene, offering timbres that are carnal, rich, and of almost tactile presence.
Casey Abrams's voice unfolds with fascinating ease. The artist wields it as if it were a wind instrument, modulating breath and inflections with the freedom of a brass player. The double bass breathes and sings, profound and nuanced, reminding us how just sound capture can transform an instrument into living presence, almost incarnate within the room.
The Fosi i5 lends itself remarkably to this stylistic exercise: it effaces itself before the music, allowing the performance to impose itself naturally. My sole reservation: a somewhat dark reproduction, as if the headphone withheld a portion of light. One sometimes yearns for a hint of additional clarity. But this aesthetic choice by Fosi has its merit: it guarantees long listening sessions, never fatiguing, privileging gentleness and serenity over artificial brilliance. A ultimately welcome compromise for savoring this type of demanding recording.
Gustav Mahler – Symphony No. 5 (Tokyo Metropolitan Symphony Orchestra, Eliahu Inbal, live in Tokyo) - Symphonic Classical
From the very first intervention of the trumpet—brilliant and solemn—I am swept into the Mahlerian universe. Presence, breathing, dynamics: everything is there, to the point that breaking the thread of this interpretation becomes impossible. Here I am, embarked upon nearly seventy minutes of enchantment, suspended upon each orchestral inflection—even perceiving, at moments, the conductor humming among his musicians.
The Fosi i5, on this demanding terrain, reveals itself surprisingly equal to the task. For a headphone at this price point, I had never before experienced such immersion. The impression is that of listening not to a simple headphone, but to a hi-fi system valued around €2,500 (including the Astell & Kern player), with the fleeting sensation of brushing against the very high end.
Instrumental timbres are respected with naturalness: each section retains its personality and legibility. The double basses, well-seated, support the ensemble without ever crushing it. Percussion strikes with precision, orchestral fortissimi surge without compression or harshness, while pianissimi remain movingly clear.
Rarely has a headphone offered me such a palette of nuances, and especially this sense of living, vibrant listening that quickens the heart of every music lover.
Listening Verdict
Let us be clear: the Fosi Audio i5 is neither a gadget nor another "improved entry-level" headphone. It is a genuine ticket of entry into the universe of planar magnetics, served with flattering finish and sonic reproduction that, time and again, made me forget its price and carried me toward far loftier spheres.
Throughout the listening sessions, the i5 demonstrated undeniable qualities:
Firm and textured bass, capable of making Bob James's double bass vibrate with substance and depth
Carnal and embodied midrange, where the voices of Casey Abrams and C.C. Colletti express themselves with quasi-tactile presence
Delicate and refined treble, shimmering just enough to give cymbals that silky quality without ever falling into acidity
Open and airy soundstage, which in Jean-Michel Jarre's Oxymore literally gave me the desire to turn my head to follow sound trajectories
And that rare capacity to render classical music alive, even transforming Mahler's 5th Symphony into a quasi-symphonic experience—a tour de force for a headphone at this price.
Of course, not everything is perfect: the Fosi i5 sometimes tends toward slight tonal darkness, depriving it of a touch of additional clarity. But here again, one gains long listening sessions without auditory fatigue—a precious virtue when chaining together hours of music.
In sum, the Fosi Audio i5 is not merely a successful headphone: it is an invitation. An invitation to discover what planar magnetics can offer without mortgaging one's savings, an invitation to rediscover favorite albums in new light, an invitation to settle in comfortably and let oneself be carried away. For the curious music lover, it is a temptation that would be almost shameful to ignore.
Final Words
The Fosi Audio i5 arrived at my door like an anonymous package, without user manual or spec sheet, almost like a challenge thrown to the jaded critic that I am. After several hours of listening, the verdict is unequivocal: this planar headphone has not merely fulfilled its mission—it has surpassed it.
Well-constructed, comfortable despite its weight, and above all devilishly musical, the Fosi Audio i5 demonstrates that a manufacturer from the lands of compact electronics can perfectly succeed in entering the demanding world of hi-fi headphones. It doesn't crush the competition from Hifiman, Focal, or Fostex, but it knows how to play in their court with unexpected elegance and at a price that gives pause.
So yes, perhaps I have become, for the duration of this article, a sort of "influencer" in spite of myself (laughter here, once again). But what matter: should this Fosi Audio i5 cross the path of a curious music lover, hungry for discovery, I would counsel them without hesitation to let themselves be tempted. For after all, a headphone that transports you from Bob James to Mahler via Jarre and Colletti without ever losing its composure—that is not so common a thing.