Cordes Sensibles & Paillettes Symphoniques
Une chronique où l’on écoute la musique comme on feuillette un vieux magazine : lentement, en laissant le parfum du papier et la mémoire des mélodies s’attarder. Ici, les arrangements ont des reflets de soie, les voix sentent le crépuscule, et chaque disque rappelle que la Hi-Fi, avant d’être technique, fut une histoire de cœur et de rêve.
Julie London – London by Night (Liberty Records, 1958)
La dame au murmure de velours
Avant d’être la muse des noctambules, Julie London fut une actrice hollywoodienne au charme incandescent. Née en 1926 à Santa Rosa, Californie, elle débute au cinéma avant qu’un micro et une lampe tamisée ne fassent d’elle une légende du torch song. En 1955, son Cry Me a River l’immortalise : deux minutes et demie de pure intimité, où le jazz devient murmure. Sa carrière s’étendra sur près de quinze ans et une trentaine d’albums, presque tous marqués par cette voix à la tessiture restreinte mais à la sensualité infinie. Peu de moyens, peu d’effets — juste une femme qui semble chanter pour un seul auditeur à la fois.
L’arrivée d’un produit Luxman dans nos auditoriums n’est jamais anodine. Synonyme de raffinement technique et musical, la marque japonaise rejoint enfin les écoutes permanentes d’Opus 51 avec un modèle très attendu : le nouvel amplificateur intégré Luxman LZ-505.
Une entrée remarquée, tant la signature Luxman évoque à elle seule plus d’un siècle d’élégance sonore et de passion audiophile.
Chez Rega, le mot évolution n’a jamais rimé avec révolution. La marque britannique, fidèle à ses fondamentaux, continue de perfectionner patiemment ses électroniques au fil des ans. Le Brio MK7, dernier né d’une lignée d’amplificateurs intégrés aussi sobres qu’efficaces, s’inscrit parfaitement dans cette tradition. Compact, solide, d’un classicisme presque rassurant, il est l’exemple même du produit pensé pour durer et faire de la musique avant tout.
Depuis plus de vingt ans, Neodio trace sa route à contre-courant dans le petit monde de la haute-fidélité. La marque bordelaise, fondée par Stéphane Even, s’est toujours distinguée par une approche singulière : rigueur d’ingénieur, sensibilité d’orfèvre, et un goût prononcé pour la recherche des causes profondes du son. Après les électroniques et les câbles, voici qu’elle s’attaque à un territoire que beaucoup jugeaient improbable pour elle : l’enceinte acoustique. Et le résultat a un prénom : Lilli.
Dimanche matin. Automne. Le genre de dimanche où le soleil hésite encore, comme s'il négociait avec les dernières traînées de brume d'une nuit qui s'attarde. Dehors, l'humidité s'évapore doucement. Dedans, l'envie d'une session d'écoute – une vraie, pas un de ces zappage compulsifs entre trois playlists – s'impose avec cette évidence têtue qui caractérise les rares moments de grâce audiophile.
Café à la main. Pas n'importe lequel : un indien, de ceux qui déploient en bouche cette cartographie aromatique improbable, entre épices fantômes et notes boisées qui n'existent peut-être que dans mon imagination fatiguée. Le genre de breuvage qui promet le voyage quand on n'ira nulle part, qui murmure des promesses de révélation sensorielle. Exactement le type de placebo dont j'ai besoin avant d'affronter une nouvelle déception potentielle.
Je m'enfonce dans le fauteuil – design, évidemment, parce qu'après tant d'années à traquer le son parfait, autant soigner le décor du naufrage. Position réglementaire : le sommet du fameux triangle d'écoute, cette géométrie sacrée censée révéler la vérité des enceintes. Face à moi, mes Revival Audio Atalante 3 montent la garde. Patientes. Stoïques. Elles en ont vu d'autres. Elles attendent, comme moi, le signal de départ.
Le protagoniste du jour, celui qui va peut-être – enfin, soyons réalistes, probablement pas, mais l'espoir fait vivre – bouleverser ma quête interminable : le Roksan Attessa Streaming Amplifier.
Encore un. Un de plus.
On y va.