Dimanche matin. Automne. Le genre de dimanche où le soleil hésite encore, comme s'il négociait avec les dernières traînées de brume d'une nuit qui s'attarde. Dehors, l'humidité s'évapore doucement. Dedans, l'envie d'une session d'écoute – une vraie, pas un de ces zappage compulsifs entre trois playlists – s'impose avec cette évidence têtue qui caractérise les rares moments de grâce audiophile.
Café à la main. Pas n'importe lequel : un indien, de ceux qui déploient en bouche cette cartographie aromatique improbable, entre épices fantômes et notes boisées qui n'existent peut-être que dans mon imagination fatiguée. Le genre de breuvage qui promet le voyage quand on n'ira nulle part, qui murmure des promesses de révélation sensorielle. Exactement le type de placebo dont j'ai besoin avant d'affronter une nouvelle déception potentielle.
Je m'enfonce dans le fauteuil – design, évidemment, parce qu'après tant d'années à traquer le son parfait, autant soigner le décor du naufrage. Position réglementaire : le sommet du fameux triangle d'écoute, cette géométrie sacrée censée révéler la vérité des enceintes. Face à moi, mes Revival Audio Atalante 3 montent la garde. Patientes. Stoïques. Elles en ont vu d'autres. Elles attendent, comme moi, le signal de départ.
Le protagoniste du jour, celui qui va peut-être – enfin, soyons réalistes, probablement pas, mais l'espoir fait vivre – bouleverser ma quête interminable : le Roksan Attessa Streaming Amplifier.
Encore un. Un de plus.
On y va.