En ce jeudi de mai où le ciel champardennais hésite entre crachin nordique et éclaircies promises, je savoure un café éthiopien Yirgacheffe d’un torréfacteur local offrant des arômes floraux très marqués, une acidité subtile et une grande finesse en bouche pendant que deux caissons de bois danois me fixent du coin de l’ogive : les Dynaudio Special Forty, édition 40e anniversaire. « Forty » comme quarante ans de recherches et quelques rides d’ingénierie danoise — mais aussi, vais-je bientôt le découvrir, comme un léger voile de pudeur posé sur la musique.
Ce matin, je fais danser la cuillère dans mon mug comme on gratte les cordes d’une vieille Stratocaster : un trémolo de café qui fume encore, histoire de me rappeler que j’ai soixante balais… mais l’ado qui sommeille sous mes tempes grisonnantes tape toujours du pied en coulisse.
Et pendant que la mousse vient mourir contre la porcelaine, une question obstinée me tourne dans la tête telle une petite ritournelle pop : mon fichu câble numérique doit-il vraiment être un pur-sang de 75 Ω ?
Avant de parler des enceintes, un mot sur la maison mère, car en France, Indiana Line, c’est un peu comme certains cépages transalpins : méconnue, mais pleine de caractère.
Fondée à la fin des années 70 dans le Piémont, cette marque italienne fait partie de ces artisans du son qui n’ont jamais cherché à jouer des coudes sur les podiums du marketing international. Pas de salons clinquants à Las Vegas, pas d’influenceurs sous stéroïdes, juste des produits bien conçus, fabriqués avec bon sens, et destinés à ceux qui écoutent avec leurs oreilles plutôt qu’avec leurs yeux ou leur compte Instagram.
En Italie, Indiana Line est respectée depuis des décennies, notamment pour son excellent rapport qualité/prix et sa capacité à proposer des enceintes musicales, robustes et accessibles, sans pour autant sacrifier l’élégance — italienne oblige.
En ce vendredi matin de mai où l'été semble vouloir brûler les étapes, affichant un indécent 25°C dès l'heure du thé matinal, je savoure, sceptique mais curieux, un doux Oolong taïwanais. Devant moi, les Kudos Audio Titan 505 trônent après 200 longues heures d'un rodage aux airs de rite initiatique. Seront-elles à la hauteur de leur impeccable pedigree britannique ? Je demande à voir… ou plutôt, à entendre.
Impossible de passer à côté. Ces enceintes ont la classe. Pas juste un look original, non : une véritable silhouette d'instrument, inspirée du violoncelle. Les Cello de Lawrence Audio, c’est l’élégance d’un luthier alliée au savoir-faire acoustique d’un fabricant qui ne fait rien comme les autres. Et bonne nouvelle : elles sont actuellement proposées à un tarif exceptionnel chez Opus 51. Oui, exceptionnel. Pas une réduction de salon ni une remise fumeuse. Un vrai bon plan sur un produit rare.
Sous la robe en bois sculpté :
Une architecture 3,5 voies,
Cinq haut-parleurs dont deux AMT (Air Motion Transformer),
Une bande passante qui descend à 32 Hz et monte jusqu’à 40 kHz,
Une scène sonore ample, précise, naturelle, avec ce petit grain organique qui fait toute la différence.
Les aigus filent droit sans brillance artificielle, les médiums ont ce velouté presque tactile, et les graves – oh, les graves – profonds mais parfaitement maîtrisés. Ce n’est pas démonstratif, c’est vivant. Et surtout, ça respire.
Le genre d’enceintes qu’on n’oublie pas. Même après en avoir écouté des centaines.
Si vous voulez tous les détails techniques, mes impressions à l’écoute, et comprendre pourquoi elles ont failli ne jamais repartir du salon d’écoute ?
C’est par ici : Le test complet des Lawrence Audio Cello
Et si vous désirez les entendre avant qu’il soit trop tard (et à ce prix-là, c’est très possible), passez chez Opus 51 tant qu’il en reste.
Semaine Sainte en musique : 6 œuvres incontournables dédiées à la Passion
Soyons honnêtes : bien que j’aie abandonné toute croyance en Dieu depuis déjà plusieurs décennies, il me reste encore quelques manies spirituelles – la Semaine Sainte en est une. Curieusement, ce moment demeure pour moi le plus profond de l'année, un prétexte idéal pour se pencher avec une ironie tendre et vaguement désabusée sur la Condition humaine. J'aime imaginer que ce pourrait être aussi une occasion pour notre Monde occidental, toujours pressé, d'appuyer sur pause et de s'interroger lucidement sur son avenir. Mais je rêve sans doute un peu trop...
En attendant, voici tout de même six œuvres musicales spécialement conçues pour célébrer la Passion du Christ, parfaitement adaptées à ces journées de méditation ambiguë et délicieuse.
Un mois d'écoute et un café éthiopien plus tard...
Il est des matinées où l'on envisage sérieusement de ranger les câbles, de pousser les meubles et de déclarer forfait face à l'accumulation de matériel en test. Et puis, la douce odeur d’un café éthiopien remonte en volutes entêtantes, la musique reprend ses droits, et l’on comprend que cette passion-là ne se négocie pas.
Ce matin, face aux Pylon Diamond 25 MKII, je suis prêt à rendre compte d’un mois d’écoute sérieux, appliqué... mais pas dépourvu de plaisir.
Miles Davis – Bitches Brew (1970)
L'album révolutionnaire qui a redéfini le jazz
Artiste principal : Miles Davis
Parution : 1970
Genre : Jazz / Jazz fusion / Rock expérimental
Note Technique : 9/10
Lien Qobuz : https://www.qobuz.com/fr-fr/album/bitches-brew-miles-davis/0886443874428
Dans un magasin spécialisé, les câbles ne doivent surtout pas se cacher : ils font partie intégrante du système hifi et sont aussi importants que les enceintes ou le convertisseur.
Chaque audiophile le sait : parler câbles, c’est ouvrir la boîte de Pandore. Entre les sceptiques militants persuadés que tout câble est une pure invention marketing digne d'une théorie de la terre plate, et les croyants prêts à hypothéquer leur maison pour quelques centimètres de cuivre ou d'argent, le sujet déchaîne les passions.
Alors, où se cache la vérité ?
Essayons de démêler (sans mauvais jeu de mots) le vrai du faux.
Chronique d’un pouvoir d’achat en sourdine
Il y a des chiffres qui claquent comme des souvenirs. 20 000 francs. 1989. Le monde était encore analogique, l’espoir en stéréo, et la musique — surtout la musique — se méritait. Cette année-là, j’ai reçu mes premiers bulletins de paie. Et dans la foulée, j’ai signé mon premier achat de mélomane, avec cette solennité qu’on réserve aux décisions qui comptent. Le choix d’un système Hi-Fi. Non pas une chaîne. Un système, monsieur. Avec ses composants, ses humeurs, ses câbles qui faisaient semblant de ne pas s’emmêler.