Cordes Sensibles & Paillettes Symphoniques
Une chronique où l’on écoute la musique comme on feuillette un vieux magazine : lentement, en laissant le parfum du papier et la mémoire des mélodies s’attarder. Ici, les arrangements ont des reflets de soie, les voix sentent le crépuscule, et chaque disque rappelle que la Hi-Fi, avant d’être technique, fut une histoire de cœur et de rêve.
Julie London – London by Night (Liberty Records, 1958)
La dame au murmure de velours
Avant d’être la muse des noctambules, Julie London fut une actrice hollywoodienne au charme incandescent. Née en 1926 à Santa Rosa, Californie, elle débute au cinéma avant qu’un micro et une lampe tamisée ne fassent d’elle une légende du torch song. En 1955, son Cry Me a River l’immortalise : deux minutes et demie de pure intimité, où le jazz devient murmure. Sa carrière s’étendra sur près de quinze ans et une trentaine d’albums, presque tous marqués par cette voix à la tessiture restreinte mais à la sensualité infinie. Peu de moyens, peu d’effets — juste une femme qui semble chanter pour un seul auditeur à la fois.